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Programme

Projet de Réinsertion des Anciens Détenus et Rapatriés.

L’objectif est de prendre le restant de son Avenir en main.

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Objectif

Accueillir les ex-prisonniers, appelés Renaissants, pour un cursus de réinsertion qui a pour objectifs de :

  • Permettre au Renaissant de faire le point dans sa vie, retrouver un équilibre physique et psychologique et se fixer de nouveaux objectifs
  • Permettre au Renaissant de faire le point dans sa foi et de cheminer
  • Permettre la réinsertion sociale du Renaissant
  • Permettre la réinsertion professionnelle du Renaissant

Activité

Centre de réinsertion et de qualification professionnel Programme :

  • 1er volet : La prévention de la délinquance Il s’articule autour d’actions de sensibilisation, d’éducation, de formation professionnelle et d’accès à la culture.
  • 2nd volet : Le traitement de la délinquance

Il comporte 3 axes de travail :

  • L’assistance en milieu carcéral (assistance morale, sanitaire, spirituelle et technique)
  • La réinsertion sociale des détenus (être accepté et accepté les autres)
  • La réinsertion professionnelle des détenus.
  • 3ème volet : L’assistance sanitaire Auprès de la population civile et en milieu carcéral. Il développe des activités de prévention, consultations, accès aux soins et aux médicaments.

Le centre de Renaissance propose aux habitants et des environs un planning hebdomadaire de cours de remise à niveau scolaire pour toutes les tranches d’âge à partir de 9 ans. Ces cours s’adressent à des personnes ayant quitté le système scolaire pour diverses raisons et souhaitant compenser le manque de connaissances que cela a entraîné.

Des cours par niveau sont ainsi proposés dans les disciplines suivantes :

  • Alphabétisation en français (niveau débutant, cours élémentaire, cours primaire et collège)
  • Comptabilité et gestion
  • Mathématiques
  • Initiation à l’informatique

Formations professionnelles
Le centre de Renaissance regroupera en son sein de nombreuses disciplines :

  • Couture
  • Menuiserie
  • Maçonnerie
  • Électricité
  • Plomberie
  • Cultures vivrières
  • Maraîchage
  • Élevage
  • Apiculture
  • Sculpture sur bois

Ces ateliers ont 3 vocations :

  • L’orientation professionnelle des Renaissants
  • L’autonomie financière de l’association
  • La formation de jeunes issus de milieux défavorisés

Ce dernier volet propose :

  • des formations professionnelles diplômantes
  • pour des jeunes issus de milieux défavorisés mais n’ayant pas connu de problèmes avec la justice

Critères d’admission Le seul critère d’admission est le fait d’être en rupture de Ban ou d’avoir connu la prison. Cependant, une enquête approfondie est réalisée auprès du candidat, de sa famille, des autorités carcérales, des personnes connaissant le candidat. Toutes ces rencontres permettent de mieux cerner les réelles motivations de la personne et sa capacité ou non à suivre le programme. Elle permet également à la personne de mieux connaître le programme et l’aide ainsi à prendre sa décision de manière réfléchie.

Programme général

Avant la sortie de prison

  • 2 mois avant la sortie de prison du candidat ..........Information dans les prisons et rencontre des candidats
  • Entre 1 mois et 1 semaine avant la sortie de prison du candidat ..........Enquête dans le cadre familial, social et carcéral

Sortie de prison

  • 1 semaine après la sortie de prison du Renaissant ..........Accueil au centre Renaissance avec la présence d’un parent ..........commencement de l’étape de Découverte (participation aux travaux généraux, apprentissages, discussions…)
  • 1 mois après la sortie de prison du Renaissant ..........Signature du contrat définitif pour l’étape d’éveil et commencement de l’étape d’éveil ..........Découverte de métiers dans le cadre des ateliers techniques et agricoles, formations
  • 6 mois après la sortie de prison du Renaissant ..........Mise en apprentissage ou stage de mise à niveau professionnel sur place ou à l’extérieur
  • 3 ans après la sortie de prison du Renaissant ..........Réinsertion complète (sociale et professionnelle) dans la vie normale. ..........Suivi régulier du centre Renaissance

Stratégies

Pour chaque objectif décrit précédemment, voici une description des actions mises en place pour l’atteindre :

Permettre au Renaissant de faire le point dans sa vie, retrouver un équilibre physique et psychologique et se fixer de nouveaux objectifs

  • Enquête auprès du futur Renaissant, de sa famille et de l’entourage
  • Présence permanente d’un animateur ouvert au dialogue
  • Atelier de réflexion humaine et sociale
  • Toilette obligatoire permettant une ré appropriation du respect de son corps
  • Atelier Information Éducation Communication à la santé
  • Sport
  • Activités ludiques et bibliothèque pour ouvrir l’esprit
  • Suivi régulier lors de la période d’apprentissage puis lors de l’installation

Permettre au Renaissant de faire le point dans sa foi et de cheminer

  • Atelier de réflexion religieuse ouvert à la découverte de toutes les religions
  • Temps de partage
  • Prière libre
  • Messe
  • Présence d’un Responsable Spirituel disponible pour l’échange et le dialogue

Permettre la réinsertion sociale du Renaissant

  • Vie en communauté (vie quotidienne, repas, loisirs…)
  • Partage de la chambre avec un autre Renaissant
  • Participation aux services communautaires (repas, entretien…)
  • Présence d’un règlement intérieur à respecter
  • Participation aux fêtes de la communauté
  • Visites régulières de la famille

Permettre la réinsertion professionnelle du Renaissant

  • Planning quotidien précis permettant de reprendre des habitudes d’horaires
  • Alphabétisation - mathématique - gestion – administration
  • Participation aux travaux d’entretien du centre permettant de se réhabituer à l’effort
  • Passage obligatoire dans les différents ateliers techniques afin de découvrir différentes professions
  • Participation aux travaux agricoles et d’élevage afin de s’ouvrir à de nouvelles pratiques qui permettront toujours de vivre
  • Apprentissage d’un métier ou remise à niveau avec obtention d’un diplôme
  • Aide financière et matérielle à l’installation

Les services de santé Le dispensaire est ouvert tous les jours du lundi au vendredi, de 7h30 à 14h00 et possède un service de garde en dehors des heures d’ouverture. Il propose les services suivants :

  • Consultations
  • Soins curatifs
  • Petite chirurgie
  • Analyses médicales
  • Pharmacie / lunetterie
  • Ophtalmologie

La réinsertion des personnes détenues

  • La mission de l’administration pénitentiaire est triple : protéger la société, assurer la punition du condamné, favoriser son amendement, et permettre sa réinsertion. La première mission est assurée avec succès ; les deux suivantes ne sont pas du tout, ou si peu assurées. Que dirait-on d’un constructeur automobile dont 75 % des voitures qu’il fabrique reviennent à l’atelier pour problème grave (elles ne roulent que quelques km et ensuite ont une panne de moteur) ? C’est ce qui se passe avec l’institution pénitentiaire, qui continue son activité sans que personne ne s’en émeuve, avec le taux d’échec incroyable qu’on lui connaît.
  • On parle beaucoup de réinsertion des personnes détenues : on devrait d’abord parler "d’insertion", car une bonne partie des personnes qui sont mises en prison ne sont pas réellement bien insérées dans la société avant leur incarcération. Elles ont souffert dans leur passé (souvent dans leur enfance) de carences éducatives, affectives, et de problèmes psychosociaux qui ne leur ont pas permis d’avoir une trajectoire normale de vie. D’où quelquefois les actes délictueux ou criminels qui suivent.
  • L’administration Pénitentiaire n’utilise pas un langage approprié lorsqu’elle précise qu’elle œuvre à la réinsertion des personnes détenues et à leur amendement. L’encellulement ne fait que "désinsérer" encore davantage les personnes de leur famille, de leur travail et de la société : il les rendra pires à la sortie, sans favoriser aucunement leur amendement, bien au contraire. On devrait plutôt parler du travail de "désinsertion" et de "pourrissement"de l’institution carcérale. Elle lâche brutalement les sortants de prison sur un trottoir, le jour de leur libération, sans souvent les prévenir de leurs droits (voir les résultats de l’enquête sur les sortants de prison conduite par l’administration pénitentiaire en 1997, plus bas). Elle les a brisés, dépersonnalisés, déstructurés durant des années, au point de transformer certains d’entre eux en larves et en mollusques, et de les rendre incapables de refaire face à la vie extérieure : bien sûr l’administration adopte un langage humaniste pour se donner bonne conscience. Mais la réalité est là : taux d’échec plus de 75 %. L’institution carcérale s’en lave les mains, démontrant son incapacité en la matière.
  • Plus de 75 % des délinquants libérés ont de nouveau fait l’objet d’une condamnation dans les 5 ans qui ont suivi sa remise en liberté. Parmi les récidivistes,plus de 45.7% ont été condamnés à de nouvelles peines d’emprisonnement ferme, dont 0.2% à des peines de réclusion criminelle. Toutefois le taux de récidive varie selon la nature de l’infraction pour laquelle le détenu a été condamné initialement.

Sortie de prison : l’échec de la réinsertion

  • + 90% des sortants déclarent ne pas avoir d’emploi (notamment les femmes, les étrangers, les moins de 25 ans, et les plus de 40 ans)
  • En moyenne, les libérés sortent avec 2 500 F CFA
  • 20 % des détenus sortent avec moins de 1 000 F CFA
  • Plus d’un quart des libérés sortent avec moins de 500 f cfa en poche

L’échec du système pénitentiaire se résume aux taux de récidive :

  • + 85 % des anciens détenus ont de nouveau à faire avec la justice
  • + 60 % retournent en prison dans les 5 ans qui suivent leur libération.

L’enquête sur les sortants de prison montre que les personnes libérées ont peu recours aux organismes d’aide à l’emploi, malgré une proportion de chômeurs importante (75 %). Moins du quart des sans-emploi sont réinsérés dans leur cadre familial.

La réinsertion :l a grande solitude des libérés La libération intervient lorsque la peine fixée par la juridiction a été exécutée, ou lorsque le détenu a bénéficié d’une mesure aboutissant à un aménagement de peine. Plus de 60% des détenus sortent en fin de peine. Environ 6.5% sortent en libération conditionnelle 2% suite à une grâce ou une amnistie. 23.5% des autres détenus sortent avant d’avoir été jugés en vertu d’une mise en liberté pendant la détention provisoire.

Résultats

Le jour de la sortie Le service du greffe procède à la levée d’écrou et délivre un billet de sortie au prisonnier. La première démarche hors des murs est de trouver un toit ou on ne sent pas un rejet de son environnement. Ce sont les détenus eux même qui, en prison, font la démarche de demander au service social de leur maison d’arrêt un hébergement en prévision de leur sortie.

Les organismes intervenant Ils interviennent au sein des établissements pénitentiaires en collaboration avec les Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP). Après la libération, l’ONG peut fournir un accompagnement personnalisé lors de la recherche d’emploi des anciens détenus. Il est, en principe, considéré comme prioritaire dans le cadre des stages de formation à l’emploi. Le SPIP doit s’assurer de la continuité des actions engagées en détention.

Quelques réflexions

  • Dans toutes les sociétés, il existe, et il y a toujours eu, des groupes qui ne bénéficient pas de certaines des facilités sociales, culturelles et économiques offertes à d’autres. Leur exclusion peut être inconsciente ou semi-consciente, ou peut aussi obéir à une politique délibérée. Les minorités ethniques, les populations autochtones, les femmes et les filles, les paysans sans terre et les handicapés figurent parmi les groupes qui souffrent fréquemment de discrimination sous l’effet de facteurs culturels et qui, bien souvent, vivent dans la pauvreté et le besoin matériel.
  • Les prisonniers sont l’un des groupes marginalisés de la société, mais c’est consciemment et délibérément qu’on en a fait des déshérités placés au ban de la société parce qu’ils ont commis une infraction contre des personnes ou des biens, ont méprisé les valeurs reconnues par la société ou ont enfreint les règles imposées par un régime politique. Cela ne veut pas dire pour autant que leur incarcération temporaire soit une réponse suffisante au phénomène de la criminalité. En fin de compte, presque tous les détenus deviennent d’anciens délinquants qui sont rendus à la société dans laquelle ils ont commis leur infraction. Il est donc tout à fait justifié de chercher à protéger la société contre de nouvelles infractions en améliorant les chances de réinsertion réussie des détenus dans la société. La fréquence de la récidive indique qu’on pourrait faire davantage, même si les effets directs de l’éducation ou de tout autre programme ne sont pas encore démontrés avec précision.
  • A un niveau différent, il est reconnu aujourd’hui que l’éducation est un droit fondamental de l’être humain qui répond à un besoin élémentaire. On peut donc soutenir que l’incarcération, même si elle est considérée comme une sanction justifiée, ne devrait pas entraîner la privation d’autres droits civils, dont l’un d’eux est l’éducation. Dans le contexte des droits de l’homme, on s’efforce dans le monde entier d’atteindre les minorités désavantagées en modifiant et en élargissant le système d’éducation classique et en renforçant les formules extra-scolaires pour des groupes déterminés. Les plus désavantagés sont ceux qui ne savent ni lire ni écrire ; en effet, dans un monde dominé par les messages codifiés, l’alphabétisme est considéré à juste titre comme la connaissance la plus élémentaire de toutes et la base du progrès dans l’éducation. C’est donc l’un des moyens de combattre l’exclusion sociale.
  • Le concept de l’éducation la vie durant n’est pas sans rapport avec le principe des droits de l’homme. Dès le début des années 70, les organisations internationales d’éducation et un grand nombre d’éducateurs ont considéré l’éducation dans une perspective globale, de sorte que chaque activité éducative s’inscrirait dans un processus qui dure toute la vie. Vu sous cet angle, il n’y a aucune raison pour que le processus soit interrompu par l’incarcération.
  • L’éducation est donc jugée indispensable au développement de la personnalité et à la participation à la société ; elle ne consiste pas à apprendre par cœur un condensé de données reçues, mais à aller au-delà de données qui n’ont que valeur d’exemple pour trouver par soi même et mettre en pratique les connaissances élémentaires acquises.
  • Il est impossible de séparer l’éducation du contexte dans laquelle elle s’inscrit. Dans le milieu contraignant d’une prison, il est particulièrement difficile d’organiser une éducation qui vise à rendre l’individu à même de prendre des décisions et par conséquent de diriger sa vie. On peut mettre en doute la possibilité de modifier le comportement des délinquants par l’éducation en milieu carcéral et de faire prendre conscience au détenu du rôle de divers types de dépendance et de la désintégration sociale dans une vaste gamme d’infractions. Si l’on veut réinsérer les détenus dans la société en suscitant chez eux un changement réel, il faut aussi les rendre plus autonomes et leur donner une meilleure opinion de soi. Pour concilier ces différentes fonctions de l’incarcération.
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